Le marathon de Paris endeuillé par la mort d’un jeune belge de 30 ans: "La mort subite du sportif est indécelable, c’est la fatalité"
Le jeune de 30 ans originaire de Malines a fait un arrêt cardiaque à trois minutes de la ligne d’arrivée.
- Publié le 11-04-2024 à 17h02
- Mis à jour le 11-04-2024 à 17h03
Le marathon de Paris qui s’est tenu le weekend dernier a été endeuillé par le décès d’un participant belge âgé de 30 ans. Le jeune homme a eu un arrêt cardiaque à trois kilomètres de la ligne d’arrivée. Il a été réanimé et transféré à l’hôpital le plus proche mais il a finalement succombé quelques heures plus tard.
Le jeune homme était pourtant apte à la pratique sportive et décrit par ses proches comme étant un sportif averti, habitué des longs efforts. “Il a toujours été très sportif. Déjà en primaire, il participait à toutes les compétitions sportives organisées par l’école, il adorait ça ! Ce n’est que par après qu’il a commencé à se consacrer quasiment exclusivement à la course à pied”, explique un de ses amis à nos confrères du Nieuwsblad. “Il s’est marié il y a quelques années et avait de beaux projets avec son épouse. Ils comptaient faire un long voyage après le marathon de Paris. C’est totalement injuste !”
Pour ce genre de course, l’organisation oblige les participants à se procurer un certificat médical en ordre, affirmant “la bonne pratique d’une activité physique et sportive” et datant au maximum d’un an avant l’épreuve. Rien ne laissait dès lors présager une issue fatale. Selon le médecin du sport Michel Ouchinsky, le fait d’être un sportif entraîné ne protège pas de ce genre d’accident. “La mort subite du sportif, c’est la fatalité”, explique-t-il. “L’arrêt cardiaque est imprévisible quel que ce soit le sport pratiqué ou le niveau.”
"Les anomalies cardiaques sont dures à détecter préventivement. On obtient l’explication de ce qui s’est passé que durant l’autopsie. C’est à ce moment-là qu’on comprend qu’il y avait une anomalie valvulaire ou septale, une artère au mauvais endroit. C’est quelque chose que l’on ne peut pas prédire en amont malgré les tests à l’effort et autres examens, à moins de faire des examens invasifs qui peuvent être plus dangereux que si on n’avait rien fait, comme le fait de placer une sonde dans le cœur pour voir comment il fonctionne”, poursuit le docteur Ouchinsky.
Les images des grands sportifs qui s’écroulent en plein effort sont toujours bien présentes dans l’imaginaire collectif. Certains dont l’issue a été fatale, comme Marc-Vivien Foé en 2003, d’autres pour qui les soins immédiatement prodigués ont permis de sauver la vie. C’était le cas du joueur danois Christian Eriksen lors du dernier Euro. Il joue désormais avec un défibrillateur.
"Heureusement, les stades de football sont aujourd’hui équipés d’appareils de réanimation mais s’il avait eu sa crise cardiaque lors d’une randonnée ou lors des 20 km de Bruxelles, son sort aurait été tout autre. On ne peut pas avoir d’équipement à disposition immédiate sur un marathon comme c’est le cas autour d’un terrain de foot”, ajoute Michel Ochinsky.
De 3 à 10 jeunes meurent chaque année d’un accident cardiaque
Il convient toutefois de ne pas être trop alarmiste, ce genre d’incident reste très marginal. Selon les chiffres de la Société Scientifique de Médecine Générale, tous les ans en Belgique, de 3 à 10 jeunes meurent chaque année en raison d’un accident cardiaque survenu au cours d’une activité sportive.