Un premier marathon pour aller chercher les Jeux de Paris pour Juliette Thomas : “J’ai fait tout ce qui était possible pour être à 100 %”
Dimanche, à Hanovre, l’athlète gaumaise va tenter de se qualifier pour le marathon des Jeux olympiques de Paris lors de ce qui sera sa toute première expérience sur la distance.
- Publié le 12-04-2024 à 10h33
- Mis à jour le 12-04-2024 à 10h36
Ce dimanche, à Hanovre, la Gaumaise Juliette Thomas va tenter de se qualifier pour le marathon des Jeux olympiques de Paris. Ce sera sa toute première expérience sur la distance. Et dès mardi prochain, elle retrouvera son pupitre et son tableau à l’école communale de Ruette. Après un mois de congé sans solde et au surlendemain de sa première expérience sur le marathon, à Hanovre précisément.
"Réussir le minimum et ne pas aller à Paris parce que je suis la 4e Belge, ce serait le plus dur à digérer."
Si Juliette Thomas s’est accordé cette petite période de repos dans sa vie professionnelle, c’est pour préparer au mieux ce rendez-vous allemand qui peut tout simplement orienter un destin auquel elle ne songeait sans doute pas encore voilà un an à peine. Si elle imaginait bien un jour se lancer sur cette distance mythique de l’athlétisme, l’athlète de l’AC Dampicourt n’avait jamais réellement envisagé de pouvoir le faire dans le cadre du marathon olympique, en août prochain à Paris.
”On a commencé à y penser après Séville”, dit-elle. Soit fin janvier, lorsqu’elle a établi, en 1 h 10.16, le record francophone et la 2e performance belge de tous les temps sur semi-marathon, chrono qu’elle a encore amélioré le 10 mars, à Gand (1 h 09.48).
Consciente de sa forme actuelle, et surtout du fait que les minima risquent encore d’être plus exigeants dans quatre ans eu égard à la densité sans cesse croissante de bons athlètes sur marathon, elle a donc décidé de relever le défi, plus tôt que prévu. Et s’est préparée en conséquence pour tenter le coup ce dimanche, dans le nord de l’Allemagne.
”Déjà avant Gand, on avait programmé de plus gros blocs à l’entraînement, précise la citoyenne de Vlessart. Après, j’ai fait trois semaines solides, entre 160 et 175 km par semaine, avant de diminuer progressivement. Mon congé sans solde me permet vraiment de bien récupérer et de bien digérer ce volume d’entraînement. Je suis suivie de près par Nicolas Navet (NDLR : athlète et kiné virtonais) pour favoriser la récupération au niveau musculaire. J’ai fait tout ce qui était possible pour être à 100 % le jour J. Après, on verra bien dimanche. C’est une première, donc je ne sais pas comment mon corps va réagir, surtout après 32 ou 33 km.”
Sous les 2h26.30
Elle a rejoint l’Allemagne ce vendredi matin et prendra le départ dimanche, à 9 h. Elle pourra bénéficier du concours de quatre lièvres : deux de l’organisation (qui sont là aussi pour assurer le train pour deux ou trois filles candidates au minimum olympique) ainsi que Charles Van Hees et Simon Semes, des partenaires d’entraînement.
Elle a prévu une moyenne de 3.28 au km, en tout cas jusqu’au 30e km. Et, même si le minimum est fixé à 2 h 26.50, elle espère descendre sous les 2 h 26.30. Pour une raison bien précise : “Il n’y a que trois représentants au maximum par nation, explique-t-elle. Chloé Herbiet (NDLR : 2 h 24.56) et Hanne Verbruggen (2 h 26.32) sont pour l’heure qualifiées. Et je sais qu’Astrid Verhoven tentera aussi sa chance en même temps que moi, mais à Rotterdam. Elle a un record à 2 h 29. Réussir le minimum et ne pas aller à Paris parce que je suis la 4e Belge, ce serait le plus dur à digérer. Justin (NDLR : son compagnon et entraîneur) a vécu une telle mésaventure en 2016, avant Rio, et il sait combien cela peut être rageant. Je n’ai pas envie d’éprouver un même sentiment.”