Des chaussures et du matériel conçus pour ses champions : comment Salomon est aux petits soins pour ses athlètes élites
Depuis l’Annecy Design Center, Salomon entretient des liens étroits avec ses athlètes, quitte à répondre à leurs exigences avec des prototypes sur mesure. On en a eu la confirmation lors d’une récente visite au siège de la marque.
- Publié le 13-04-2024 à 06h59
À deux reprises ces derniers mois, nous avons eu la possibilité de nous rendre à l’Annecy Design Center (ADC), où se trouve le siège de la marque Salomon, équipementier historique dans le monde de l’outdoor et, notamment, du trail. Un détour toujours apprécié quand on aime la pratique du trail.
C’est ici, à quelques centaines de mètres du lac d’Annecy et aux pieds des montagnes, que sont pensés et conçus les produits de la marque, alors que la production, elle, reste dans sa très grande majorité effectuée en Asie.
Récemment relooké, l’ADC se fait un honneur à mettre en avant les visages les plus médiatiques qu’il soutient. Salomon est fier de ses ambassadeurs tels que François D’Haene ou Courtney Dauwalter. Quoi de plus normal finalement pour une marque qui mise logiquement sur ses stars.
Mais en allant un peu plus loin, dans les ateliers, on est surpris de découvrir à quel point cette relation entre la marque et ses athlètes va bien plus loin que le marketing de façade. Avec une réelle implication de chacun dans la conception des produits. Cela passe surtout par la création de prototypes qui sont quasiment uniquement destinés aux athlètes de la marque et qui ne verront jamais le jour, en tout cas sous cette forme, dans les rayons des magasins.
Cela peut aussi déboucher sur une collaboration à plus large échelle, comme lorsque Salomon et François D’Haene, sur base de leur expérience commune, ont sorti la S/Lab Ultra que nous avons eu l’occasion de tester.
Des caprices qui deviennent des idées
Pour se faire une meilleure idée, on peut presque s’imaginer l’ADC comme un lieu où Salomon répond aux caprices de ses stars. Un sac plus léger et spécifique pour la Diagonale des Fous à La Réunion ? Une chaussure à adapter ? Un bob à penser différemment ? Autant d’objets, par exemple, que Salomon a déjà adapté ou développé spécifiquement pour François D’Haene et d’autres traileurs.
“Nous sommes à leurs côtés et à leur écoute”, souligne Jean-Philippe Charbonnel, Chargé de secteur FABLAB à l’ADC. “Cette relation qu’on entretient nous permet de proposer un service hyper rapide et personnalisé à nos athlètes. Ce sont parfois des détails, des petites corrections ou des exigences. Mais après, nous avons énormément de satisfaction quand on voit que cela marche, qu’ils gagnent des courses et que, plus simplement, ils sont contents de porter le produit. ”
Concrètement, la demande arrive à Annecy directement en provenance de l’athlète. Par exemple, pour un sac d’hydratation ultra léger pour une prochaine course. “Ce qu’on a fait”, reprend Jean-Philippe Charbonnel. “Mais légèreté ne rime pas toujours avec solidité. On a dû corriger, adapter. Il y a beaucoup d’interactions avec les athlètes tout au long du processus afin que le produit corresponde exactement à la demande. Pour le bob de François D’Haene pour La Réunion, on a par exemple dû faire plein d’essais, avec des modèles aux ouvertures différentes. Oui, juste pour un bob… ”
Chaque athlète y trouve son pied
Autre exemple révélateur en se baladant dans les ateliers de l’ADC, une armoire avec des dizaines de moules de pieds, avec des noms inscrits dessus. Même celui de Kilian Jornet, qui a lancé sa propre marque depuis quelques années, est encore là, tout comme celui de sa compagne Emelie Forsberg.
De quoi permettre de créer une chaussure exactement calibrée pour le pied de l’athlète là où les consommateurs qui achètent en magasin n’ont évidemment pas ce luxe, les chaussures commercialisées pour le grand public étant construites sur base de pieds de référence.